Le marché de l’aéronautique chinois est en passe de devenir le premier marché mondial devant les États-Unis. On s’attend à une flotte civile quadruplée en 20 ans, le trafic aérien doublant tous les 5 ans, la demande est constante. D’ailleurs les commandes chinoises atteignent des records : en 2005, 219 commandes ont été passées auprès d’Airbus et 142 chez Boeing. Il a été calculé que les besoins de la Chine s’élevaient à 2 500 avions pour les 20 prochaines années.
Ainsi, le marché chinois, par son ampleur, attire les constructeurs mondiaux, qui y sont installés depuis plusieurs décennies, mais voient leur chiffre d’affaires chinois s’envoler depuis seulement quelques années. Aussi ont-ils choisi d’externaliser, ou souvent de créer des partenariats avec des entreprises chinoises. Car le but du gouvernement chinois est bien, à terme, de profiter d’un transfert de technologies et de savoir-faire occidentaux pour avoir un secteur aéronautique autonome et compétitif.
C’est pourquoi, selon Daniel Thérial, senior vice-président d’Airbus, les entreprises chinoises (AVIC 1 et AVIC 2) ne recrutent pas de jeunes diplômés pour le moment. « Ce qui intéresse ces industries, ce sont les personnels expérimentés qui peuvent apporter leur savoir-faire ». En revanche, vous pouvez espérer vous faire embaucher dans une entreprise occidentale implantée là-bas. Cependant, autant vous dire que ce ne sera pas chose aisée : il vous faudra non seulement parler anglais, mais aussi chinois, et surtout vous adapter à la culture chinoise, quelque peu particulière. En effet, chez Airbus par exemple, l’effectif de l’entreprise est en grande majorité chinois : 54 expatriés européens pour environ 600 salariés !
Malgré ces facteurs, il est probable qu’une fois son secteur développé, la Chine sera pourvoyeur de postes, même si la priorité risque d’être donnée à ses ressortissants. Néanmoins, Daniel Thérial recommande d’aller y effectuer un stage : « avant, nous poussions les étudiants à aller se former aux États-Unis, aujourd’hui la Chine est devenue le must. Ce pays va devenir le numéro dans de nombreux domaines attenants à l’aéronautique, comme l’informatique. »
Pour le personnel de bord, c’est l’explosion : l’aviation civile chinoise compte créer 240 000 postes d’ici 20 ans, dont 10 000 pour 2010 ! De plus, ce sont cinquante aéroports qui sont attendus pour cette date ; ce qui portera leur nombre à 190 ! Inutile de dire que le travail ne manquera pas.