Etudiants citoyens

Nicolas, étudiant et malvoyant : « je suis tout à fait bien intégré »

Nicolas est étudiant en droit à l’Université de Liège. Auditoires, cours, examens, un étudiant comme les autres. La seule différence : Nicolas a un champ de vision très restreint, il se définit lui même comme « malvoyant ». Rencontre avec un jeune homme qui mène ses études avec succès…

« La seule chose qui peut me poser parfois problème, ce sont les examens : parfois, je dois passer des épreuves écrites à l’oral à cause de mes problèmes de vue. »

Mais Nicolas n’est pas du genre à se plaindre de son sort. Il se considère, à juste titre, comme tous les autres étudiants de l’ULG. Ses difficultés à suivre les cours disparaissent très rapidement, dès lors qu’il dispose d’un matériel adapté.

« Je suis depuis tout petit en relation avec l’ASBL La lumière, qui s’occupe des personnes malvoyantes en Belgique, ainsi qu’avec l’Association Wallonne pour l’Insertion des Personnes Handicapés. A la fin de mon secondaire, je voulais continuer mes études à l’ULG en droit. J’ai donc pris contact avec le service d’accompagnement des étudiants en situation de handicap de l’Ulg, avant mon inscription. Le service me permet encore aujourd’hui d’avoir quelques petits aménagements : obtenir les syllabus de mes profs, utiliser mon ordinateur portable et mon logiciel grossissant les caractères pendant les examens etc. Je fais aussi appel de temps en temps à une aide pédagogique, une étudiante, qui m’aide dans certaines taches : surfer sur Internet, récupérer des notes de cours… »

Nicolas se sert d’un matériel qui lui permet de suivre les cours comme tout le monde : un téléloupe (système de rétroprojecteur), un ordinateur portable et des logiciels adaptés, un programme spécial pour son GSM. Il lui arrive aussi d’enregistrer des cours en MP3 sur CD, de scanner des notes pour pouvoir les grossir. Tout ceci demande du temps, mais aussi de l’argent.

« Pour tout cela, je suis aidé par l’Awiph et l’ASBL La Lumière. Le matériel coûte très cher, je ne pourrais pas le payer moi-même, ni même mes parents. C’est pour moi du matériel indispensable. »

A l’université, Nicolas est très bien intégré. Il entretient de très bonnes relations avec les profs comme avec les étudiants. D’après lui, tout est une question d’état d’esprit et de volonté.

« Avant d’arriver à l’ULG, j’avais un peu peur que les profs m’ignorent lorsque je demandais un cours en version papier ou autres. En fait, je me suis tout de suite bien intégré, les gens sont venus vers moi spontanément pour m’aider ou me poser des questions. Comme je me déplace avec une canne blanche, évidemment ça se remarque ! Finalement, avec mes différences j’ai peut être plus d’occasions de parler à des inconnus, elles constituent un premier sujet de discussion ! »

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